Né à Cannes le 14 octobre 1833, il appartenait à une vieille et honorable famille cannoise dont plusieurs membres dont son père, notaire impérial, et son grand-père, assumèrent des charges de notaires de 1789 à 1869.
Après avoir été élève de la Marine à Toulon en 1848, Emile Négrin étudia le droit à Aix-en-Provence. Il devint professeur à Bagnères-de-Luchon, correspondant de presse à L’Union des Artistes et au Courrier des Arts à Toulouse, enfin greffier au Tribunal civil de Nice en 1861. Comme il se mêlait de journalisme, il fut alors impliqué dans un procès de presse à la suite duquel il perdit son emploi. On ne lui rendit pas sa place. Emile Négrin décida alors de revenir se fixer dans sa ville natale et de se consacrer entièrement à la littérature, sa véritable vocation.
Son premier recueil paraît en 1857 sous le titre Le Beau ciel de Cannes puis il écrit une douzaine d’œuvres parmi lesquelles les Contes gaulois, les Contes francs, les Simples Rimes, La Folle du lac d’Oo, Les Paladiennes, etc. Les Fleurs de Cannes publié en 1866 est un volume rempli de verve, d’amour de la Provence, avec de délicieuses citations. Les Promenades de Nice, guide littéraire sur la ville, lui valut une popularité exceptionnelle parmi les touristes. Il fit également d’intéressantes études sur la langue provençale, indiqua un nouveau système d’orthographe, enfin publia un dictionnaire sur le thème de l’orthographe des langues provençale et française.
Le plus célèbre de ses poèmes est sans nul doute la Canenco c’est-à-dire la Cannoise, publié en 1871 dans lequel il vante joliment en huit strophes notre chère cité.
Il fut honoré de l’amitié de Victor Hugo, Alphonse Karr, Sainte-Beuve, Michelet, François Coppée, Joanne, Elisée Reclus… avec lesquels il échangea une importante correspondance que l’on peut consulter aux Archives municipales de Cannes. Félibre, il marqua toujours son attachement au mouvement, à ses amis Mistral, Aubanel, Roumanille, et à ses promoteurs.
Atteint en 1872 d’une maladie fort grave et incurable à l’époque, il fut frappé à la fois de cécité et de paralysie, ce qu’il supporta grâce à la présence de son épouse Lucie-Hélène née Cez de Lasteins et de sa fille Marceline. Ce destin eut une grande influence sur sa poésie et lui valut le surnom flatteur d’Homère cannois.
Il meurt le 14 septembre 1878 à l’âge de quarante-cinq ans, dans sa villa la Bastidou doù Troubaïre, située dans une grande propriété que possédait la famille Négrin dans l’avenue de Grasse. Il eut un enterrement civil et repose au cimetière du Gand Jas, non loin de sa chère bastido.
Selon son désir, on éleva sur son tombeau un prisme sur lequel sont sculptées des armoiries avec un miroir et une plume, et sa devise AMOR, HONOR, LABOR
Le conseil municipal décida d’honorer sa mémoire en donnant le 21 mars 1891 son nom à la rue des Riouffes. Lors d’une manifestation littéraire organisée le 14 août 1891 par l’Escolo de Lérin, école félibréenne de Cannes, une plaque commémorative en marbre blanc fut placée sur sa maison natale, à l’angle de la rue qui porte son nom et de la rue Félix Faure. Un petit jardin public aménagé en 1952 sur l’avenue de Grasse, presque en face de la Bastidou doù Troubaïre, porte aussi son nom.
Extrait de Collectif, Cannes, elles & eux – leur destin a croisé Cannes tome II, Archives municipales de Cannes, Cannes, 2007.
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4-4Instrument de recherche : Répertoire numérique détaillé, base de donnée.
BH144 : BRUN (Auguste), La Langue française en Provence, de Louis XIV au félibrige, Slatkine Reprints, Genève, 1972. 167p.
BH298 : Monographie sur Victor Tuby, Brochure SSLC, Cannes, 1946.
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BH770 : JOUVEAU (Marie-Thérèse), Alphonse Daudet, Frédéric Mistral, La Provence et le Félibrige, Tome I., Imprimerie Bene, Nîmes, 1980. 325p.
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BH923 : LEFEVRE (Edmond), Catalogue félibréen et du midi de la France, notes et documents sur le félibrige, avec la bibliographie des majoraux des origines à nos jours (1876-1901), Edition Paul Ruat, Marseille. 123p.
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BH976 : Collectif, Cannes, elles & eux – leur destin a croisé Cannes tome II, Archives municipales de Cannes, Cannes, 2007.
Lou Cris dou troubaire valent a dire doutre belugheto de pouezio a l'encontre deiz Aleman = Le Cri du troubadour c'est à dire quelques bluettes poétiques contre les Allemands, Barbery, Nice, 1871, 64 pages
Les Promenades de Nice, Gilletta impr., Nice, 1866, 396 pages
Œuvres poétiques d'Emile Négrin. T. VIII, Les poésies provençales, [J. Marchand]. [Antibes], 1873
Lei pouezio prouvensalo de Milo Negrin, me toutei leis estudi sus l'ourtougrafo, [Vincent], [Cannes], 1878, 246p
Les Amours du foyer, par Emile Négrin, le poète perclus et aveugle, impr. de Verani. Nice, 1875, 175p
Contes franks, Gilletta, Nice, 1869-1870, 392p.
Les Fleurs de Cannes, Imprimerie administrative, Nice, 1866, 176p.
Grammaire française des gens du monde, Imprimerie administrative, Nice, 1864, 116p.
Les 36 sonnets du poète aveugle, Imprimerie niçoise, Nice, 1876, 46p.
Les simples rimes, Imprimerie administrative, Nice, 1867, 220p.
Traité rationnel des majuscules, Gilletta impr., Nice, 1868, 38p.
La Folle du lac d'Oo, Pierre et Paul. s.l. ; Caisson impr.. Nice, 1862, 80p.
Le Beau ciel de Cannes : poésies, Sens (Vve) et Savy impr., Toulouse, 1855, 180p.
Les Odes : souvenir des villes de soleil, Gilletta impr., Nice, 1869, 360p.
Les Chants des villes de soleil : Nice, Cannes, Monaco & Menton, Librairie Visconti. Nice ; Marchand Impr.. Antibes, 1872, 216p.
Principes orthographiques de la langue provençale et des autres idiomes romans : depuis le dialecte de Nice jusqu'au dialecte de Toulouse, Impr. Niçoise. [Nice], [1871]
Dictionnaire réciproque de la langue française ou Classification méthodique et mnémonique de tous les noms matériels, Gilletta impr., Nice, 1870, 351p.
De la Fixation de la langue française à propos de l'instruction primaire rendue obligatoire, Caisson et Mignon impr., Nice, 1865, 39p.
Fonds précieux, beaucoup de petites pièces, avec des lettres autographes d’artistes et hommes politiques.